mardi 26 août 2008

Ratée !


Elle était trop rapide, dommage pour la photo.

jeudi 21 août 2008

Miroir à sens unique

Le vrai problème, c'est qu'on ne se voit pas changer. Tout vient de là.
Parce que cette petite, là, tu ne l'intéresses pas. Bien sur, ce n'est plus une gamine... Mais toi, ça fait déjà quinze ans que t'es plus un gamin ! Et toutes ces théories sur l'âge qu'on aurait dans la tête ou dans les jambes n'ont rien à voir. Des télescopages, il risque pas d'y en avoir beaucoup quand l'écart se chiffre en décennies. Ca peut arriver, mais bon.

Tout ça, je le sais aussi bien que toi, et aussi bien que toi j'ai du mal à m'y faire. Moi non plus j'ai rien vu venir. Tu sais quoi ? J'ai découvert il n'y a pas si longtemps que si mes quelques cheveux sont encore clairs, c'est pas parce que j'étais blond... C'est parce que du gris s'y mêle. Et en quantité, en plus !

C'est vrai, j'ai remarqué que je n'étais plus tout à fait le même dans le miroir, mais ça se joue à peu de choses finalement. J'ai toujours l'esprit à rire, et il me semble que je tiens encore debout. Donc je suis pas vieux, CQFD ! Un jeune adulte en pleine force de l'âge, bien sous tous rapports, sauf que... Sauf que toi et moi, ça fait combien de temps ? 25 ans, facile ! Tiens, peut-être même que cette petite de tout à l'heure, elle est née le jour où on s'est rencontrés. Peut-être même trois, quatre ans plus tard ! Tu piges ?

Moi, j'ai pigé quand j'ai revu Victoria. Victoria, c'était une petite fille dont on était tous amoureux dans ma classe, et peut-être même dans l'école entière. Pourtant si je n'avais pas entendu son nom, ma mémoire ne me l'aurait jamais rendue. Il m'aura fallu une attitude d'elle, un sourire qui en quelques secondes traverse presque toute la durée de nos vies pour que je la reconnaisse.

Dans son propre miroir, elle n'a pas changé non plus. En 2008 elle est devenue une jeune maman magnifique mais dans ses tripes, quel âge a t'elle ? La maturité a esquissé quelques traits légers sur son visage. Les voit-elle seulement ? C'est étrange, parce que moi, les rides m'ont épargné. Je ne m'en trouve aucune !

C'est Victoria qui m'a fait comprendre parce que aujourd'hui, elle est une femme que je n'aurais aucune difficulté à désirer. Rien à voir avec la jolie petite fille dont j'étais vaguement amoureux. Mais j'ai des sentiments différents pour chacune des deux Victorias parce qu'elles ont trente ans d'écart. Sauf que ces deux Victorias, c'est la même Victoria. Et moi, bah... C'est toujours moi, trente ans plus tard.

vendredi 15 août 2008

Du sable dans les chaussures

J'en avais vraiment besoin de celles-là, de vacances. La preuve : j'ai le cafard comme jamais maintenant que je fais mes valises. Il va me manquer, cet été. D'ailleurs tous les étés me manquent, mais celui-là plus que les autres.
Déjà parce qu'il aura été plutôt paisible et ça aussi, ça faisait longtemps. Plusieurs fois, même, j'ai eu l'occasion de me dire que ne rien faire c'était déjà faire quelque chose, faire le mec en vacances par exemple. Me vautrer sur une banquette au soleil avec un bon bouquin - ou pas, c'était une fin en soi.

Et puis quand on n'a rien à faire, on est insouciant, forcément. Alors on s'attache à plein de petites choses qu'on trouverait futiles le reste du temps. Tiens, comme cette mode des pantalons de lin blanc par exemple. Combien il y en a, de ces filles, qui portent le pantalon de lin blanc comme il se doit ?
Parce que le pantalon de lin blanc ne souffre pas la médiocrité postérieure. Le pantalon de lin blanc sait sublimer des fesses callipyges. Il les porte, il les offre à tes yeux en te laissant deviner la fermeté arrogante du petit cul sous-jacent à chaque dandinement, à chaque pas, à chaque occasion que le tissu trouve de se resserrer.

Et des fois, même en cherchant bien, tu n'arrives pas à trouver la lisière du sous-vêtement. Rien, pas un string entre deux fesses, pas un triangle de tissu au-dessus... Pas de textile superfétatoire, juste du désir et quelques secondes d'évasion. Parce que ces nanas-là, elles ont des fesses qui peuvent se passer de bouts de ficelles.

Plus jeune je ramenais quotidiennement du sable dans mes chaussures. Le lendemain, il reprenait sa place sur la plage et j'en ramenais autant le soir même. Alors autant le laisser dans les chaussures.
Mais aujourd'hui, je dois m'en débarrasser, du sable. Parce que mon été est déjà terminé et que je ne retournerai plus à la plage. Ce seront les autres qui profiteront des derniers pantalons de lin blanc. Moi je serai dans mon bureau, à donner des ordres en même temps que ma peau s'éclaircira. La climatisation effacera les saisons et sans m'en rendre compte il sera déjà temps de décorer le sapin, je serai soucieux de ces grands mots comme projets, objectifs, délais, indicateurs, évaluations...

Alors oui, il va me manquer, l'été. A cause de ces filles qui sont pourtant les mêmes qu'en hiver, quand on se retourne pas sur leurs cols roulés et leurs manteaux. En été, elles nous font croire qu'elles pourraient nous remarquer aussi, nous les mecs normaux. Elles nous font croire qu'on pourrait être un peu mieux qu'en vrai, simplement en accrochant notre regard pendant quelques secondes.